Les gyrophares tapissaient la nuit de rouge, les sirènes hurlaient à la lune. Tu étais allongé sur un brancard, une femme regardait des lignes sautillantes sur un moniteur. J'étais là aussi, comme toujours, condamné à te voir souffrir et peut-être mourir. Quelques gouttes d'un liquide épais suintait de tes veines encore gonflées par le poison. Tu avais les yeux révulsés, la tête en arrière comme un dément. Tes muscles se contractaient dans des spasmes effrayants. Ce n'était pas la première fois que je te voyais ainsi, mais à l'intérieur de moi une certitude grandissait. J'étais las de te voir te détruire, fatigué de te relever. Je me sentais coupable de faire partie de ce cercle vicieux. Je me perdais à te soutenir quoi que tu fasses. L'un de nous deux devait laisser l'autre s'en aller.
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