Quand Pierre meurt dans des circonstances troubles, sa jeune maîtresse, Anne, est accusée. Innocentée, elle est licenciée brutalement et s’engage dans une errance désespérée. Elisabeth, l’épouse, a-t-elle voulu se venger ou seulement cherché à prendre, à la tête de l’entreprise, espace de rencontre, mais aussi lieu où les rivalités s’exacerbent, le relais d’un homme qu’elle a jadis passionnément aimé ?
Le récit conduit des rivages clairs de l’Algérie aux brumes d’une province française retirée. Pierre et Elisabeth découvrent leur amour, surmontent tous les obstacles, et connaissent une vie de couple heureuse. Jusqu’à la déprise, qui vers la cinquantaine, jette Pierre dans une frénésie d’aventures.
Anne sera l’instrument du salut de Pierre. Cette femme, de vingt ans sa cadette, réservée et apparemment austère, va s’engager, sans illusion, dans une relation qu’elle sait sans issue. Elisabeth alternera à son égard une haine destructrice et une tolérance hypocrite.
La sensualité secrète qui domine les existences est trompeuse, elle cache une violence retenue. Le temps paraît remédier à tous les maux, refermer toutes les plaies. A regarder vivre Elisabeth, Anne, Pierre, l’illusion est possible. Ils semblent avoir trouvé la paix, et un équilibre que beaucoup envient. La maladie de Pierre, puis sa mort, vont servir de révélateur. Les antagonismes éclatent au grand jour, la famille se ligue contre l'intruse.
Dans le désespoir d'Anne se mêlent le regret d'un amour disparu, la conscience d'une trahison ultime et aussi un sentiment de culpabilité diffuse qui fait d'elle l'expiatrice unique d'une situation fausse, vécue par ceux qui en tiraient parti comme "un moindre mal".
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